Tête de série n°1 des qualifications, la Française a été éliminée dès le premier tour par la Canadienne Carson Branstine (6-2, 6-7, 6-4) en 1h53. Son rêve de disputer un deuxième Grand Chelem consécutif s’envole avant même d’avoir commencé.
Une découverte du gazon qui tourne au cauchemar
Pour son tout premier match officiel sur gazon, Loïs Boisson a vécu un véritable baptême du feu. Face à Carson Branstine, 197e mondiale mais plus à l’aise sur cette surface, la Française de 22 ans a rapidement montré ses limites sur l’herbe anglaise.
Dès le premier set, les difficultés s’accumulent. Visiblement perturbée par les rebonds rapides et imprévisibles du gazon, Boisson enchaîne les fautes directes et s’incline 6-2 en seulement 27 minutes. Un début de match catastrophique qui illustre parfaitement son manque de repères sur cette surface qu’elle découvre.
Un sursaut d’orgueil insuffisant
La réaction de la 65e mondiale viendra au deuxième set. Après avoir servi pour remporter la manche, elle se fait breaker mais trouve les ressources pour arracher le tie-break 7-1. Un sursaut qui lui vaut un cri de libération et fait renaître l’espoir d’une qualification.
Mais cette bouffée d’oxygène ne suffira pas. Dans le set décisif, Boisson retombe dans ses travers et concède le break d’entrée. Malgré un débreak à 4-2, elle laisse passer plusieurs occasions de prendre le dessus et finit par céder 6-4 sur un dernier break fatal.
Les chiffres qui ne mentent pas
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 39 fautes directes pour seulement 28 coups gagnants du côté français. Un ratio négatif qui témoigne d’un jeu brouillon et d’une adaptation ratée à la surface. Carson Branstine, plus propre avec 30 coups gagnants pour 28 fautes, a profité de l’instabilité de son adversaire.
Au service, Boisson n’a remporté que 40% des points derrière sa seconde balle, montrant une fragilité inhabituelle pour une joueuse qui avait impressionné par sa solidité mentale à Roland-Garros.
L’amertume d’une occasion manquée
Cette élimination fait d’autant plus mal que Loïs Boisson avait demandé une wild card aux organisateurs, forte de son parcours exceptionnel à Paris. Refusée malgré son bond au 65e rang mondial, elle devait passer par les qualifications avec le statut de tête de série n°1.
« Le gazon est une surface qui demande quand même de l’expérience », avait prévenu Amélie Mauresmo en clôture de Roland-Garros. Les mots de la directrice du tournoi parisien résonnent aujourd’hui comme un avertissement prémonitoire.
Branstine, l’opportuniste parfaite
De son côté, Carson Branstine a parfaitement géré son affaire. La Canadienne de 24 ans, qui avait créé la sensation en battant Liudmila Samsonova (18e mondiale) à ‘s-Hertogenbosch ce mois-ci, confirme son aisance sur gazon. Elle affrontera désormais sa compatriote Bianca Andreescu, ancienne n°4 mondiale et lauréate de l’US Open 2019.
Pour Loïs Boisson, cette leçon de réalisme sur l’herbe londonienne marque un nouveau défi dans sa jeune carrière. À 22 ans, elle a tout le temps pour apprivoiser cette surface et revenir plus forte l’an prochain à Wimbledon.