Le match nul 3-3 du PSG face à Strasbourg porte la signature de Luis Enrique. Pas celle de ses succès tactiques, mais celle de ses excès dans la gestion de l’effectif. En remmaniant massivement son équipe au retour de la trêve internationale, le technicien espagnol a pris un risque calculé. Il a perdu son pari. Charnière centrale inédite avec Zabarnyi et Beraldo, Chevalier dans les buts, Ramos en pointe, Mayulu latéral : autant de choix qui ont explosé en vol face à des Strasbourgeois cliniques. Cette politique de rotation, marque de fabrique de l’Espagnol depuis son arrivée, trouve ici ses limites. Jusqu’où peut-on tourner sans faire tourner la tête à son équipe ?
Une équipe méconnaissable
Luis Enrique a chamboulé son onze de départ. La défense a été entièrement revue avec Chevalier dans les buts à la place de Safonov, et une charnière Zabarnyi-Beraldo dépourvue d’automatismes. Au milieu, Zaïre-Emery a été repositionné en sentinelle. En attaque, Gonçalo Ramos a pris la place de titulaire, accompagné d’Ibrahim Mbaye et de Désiré Doué qui revenait de blessure.
Le résultat est immédiat : une équipe sans repères. La défense ne communique pas, les relances sont hasardeuses, les duels perdus. Dès la 11ème minute, Chevalier doit sortir une double parade miraculeuse pour masquer les premières failles. Mais on ne peut pas compter sur le miracle pendant 90 minutes.
La suite confirme les craintes. Strasbourg égalise sur un duel aérien remporté par Panichelli face à Zabarnyi (26e). Moreira trompe Chevalier sur une sortie approximative (41e). Puis Panichelli récidive en profitant d’un mauvais alignement de Beraldo (49e). Le PSG se retrouve mené 1-3 à domicile, victime directe de sa propre politique de rotation.
Le discours de la gestion des organismes
En conférence de presse, Luis Enrique a justifié ses choix par la nécessité de gérer les organismes au retour de la trêve internationale. Un argument qui tient difficilement la route quand on perd deux points à domicile et qu’on met en péril son statut de leader.
L’Espagnol a également souligné que son équipe avait été « supérieure » sur l’ensemble du match. Une analyse qui occulte l’essentiel : avec 72% de possession, 21 tirs et un xG de 2.72, Paris aurait dû gagner confortablement. Mais le football ne se joue pas sur le papier. Les erreurs défensives individuelles, conséquences directes d’une équipe remaniée, ont fait basculer la rencontre.
Luis Enrique a même écopé d’un carton jaune en cours de match, signe de sa nervosité face à la tournure des événements. Un avertissement qui en dit long sur la tension du banc parisien.
L’écart entre titulaires et remplaçants
Ce match a mis en lumière un problème structurel du PSG : l’écart de niveau entre les titulaires indiscutables et leurs doublures. Quand Marquinhos, Hakimi ou d’autres cadres sont absents, l’équipe perd en solidité, en automatismes, en leadership.
Zabarnyi et Beraldo, malgré leurs qualités individuelles, ne forment pas une charnière fiable. Chevalier n’inspire pas la confiance d’un Donnarumma. Ramos ne pèse pas sur les défenses adverses. Mbaye manque encore de maturité pour peser à ce niveau. Ces constats ne sont pas nouveaux, mais ils prennent une dimension particulière quand ils s’accumulent dans une même composition.
La rotation a du sens sur le papier. Elle permet de préserver les cadres, de donner du temps de jeu aux remplaçants, de maintenir une concurrence saine. Mais elle trouve ses limites quand elle se transforme en révolution tactique face à une équipe de Strasbourg qui jouait sa place sur le podium.
Une leçon pour la suite
Luis Enrique devra tirer les enseignements de ce match nul. La Ligue 1 est plus relevée qu’il y a quelques années. Strasbourg, Monaco, Marseille, Lyon : autant d’équipes capables de poser des problèmes au PSG. Tourner excessivement dans ce contexte, c’est prendre le risque de laisser filer des points précieux.
Le calendrier à venir ne pardonnera pas. Entre la Ligue des Champions et les échéances nationales, Paris devra trouver le bon équilibre entre préservation physique et efficacité collective. Ce nul face à Strasbourg doit servir de piqûre de rappel : même à domicile, même contre une équipe supposément inférieure, rien n’est acquis.
Luis Enrique a construit sa réputation sur sa capacité à faire tourner son effectif sans perdre en efficacité. Au Barça, il avait réussi ce pari. À Paris, les limites de la méthode apparaissent. L’effectif parisien n’a peut-être pas la profondeur nécessaire pour supporter une rotation aussi massive. Ou alors, il faut accepter que certains matchs soient sacrifiés sur l’autel de la gestion physique.
Le PSG conserve sa première place mais ne compte plus qu’un point d’avance sur Strasbourg. Marseille et Lyon, avec un match en moins, peuvent prendre la tête dès ce week-end. La marge d’erreur se réduit. Luis Enrique devra choisir : continuer à jouer avec le feu ou revenir à plus de pragmatisme. Son avenir au PSG pourrait en dépendre.
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