L’homme qui a tué quatre personnes lundi 28 juillet avant de se suicider dans un gratte-ciel de Manhattan cherchait spécifiquement à cibler la NFL, selon les autorités new-yorkaises. Shane Tamura, 27 ans, souffrait d’encéphalopathie traumatique chronique et réclamait vengeance contre la ligue de football américain.
Un massacre planifié au 345 Park Avenue
Lundi vers 18h30, les sirènes hurlent dans Midtown Manhattan. Shane Devon Tamura, armé d’un fusil d’assaut M4 et vêtu d’un gilet pare-balles, pénètre dans la tour du 345 Park Avenue qui abrite les bureaux de plusieurs grandes entreprises, dont la NFL, Blackstone et KPMG.
Chronologie de l’attaque :
- 18h30 : Tamura entre dans l’immeuble armé d’un fusil M4
- 18h45 : Ouverture du feu dans les étages
- 19h15 : Découverte du corps du tireur au 33e étage
- 19h30 : Sécurisation des lieux par le NYPD
Quatre victimes, un mobile clair
Le tireur a tué quatre personnes avant de se donner la mort en se tirant une balle dans la poitrine. Parmi les victimes figurent trois civils et l’officier Didarul Islam, 36 ans, policier depuis trois ans et demi qui travaillait également comme agent de sécurité dans l’immeuble.
Les victimes :
- Didarul Islam : Policier du NYPD, immigrant du Bangladesh
- Une cadre de Blackstone (identité non communiquée)
- Deux autres civils travaillant dans l’immeuble
Une employée de la NFL a également été « grièvement blessée » selon le commissaire Roger Goodell, mais son état est désormais stable.
L’ETC au cœur de la vengeance
Tamura, qui n’a jamais joué en NFL mais était quarterback au lycée Granada Hills Charter High, affirmait souffrir d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Dans sa note de suicide de trois pages, il a écrit : « Étudiez mon cerveau, je suis désolé » et « Vous ne pouvez pas vous opposer à la NFL, ils vous écraseront. »
L’encéphalopathie traumatique chronique :
- Maladie dégénérative causée par les chocs répétés à la tête
- Symptômes : agressivité, dépression, perte de mémoire, tendances suicidaires
- Prévalence NFL : détectée chez 110 des 111 anciens joueurs étudiés en 2017
- Diagnostic impossible sur les personnes vivantes
Un trajet Las Vegas-New York pour tuer
Tamura, qui travaillait comme agent de sécurité dans un casino de Las Vegas, a « traversé le pays en voiture » pour atteindre New York quelques heures avant le massacre, selon le New York Post. Le tireur s’est trompé d’étage, les bureaux de la NFL n’étant pas situés au 33e étage où il s’est suicidé.
« Il semble qu’il voulait s’en prendre aux employés de la NFL », a confirmé le maire Eric Adams. « Il a laissé une note de suicide indiquant qu’il pensait avoir développé l’ETC en jouant en NFL. »
Un précédent inquiétant
Cette attaque rappelle celle de Phillip Adams en 2021. Cet ancien joueur professionnel avait abattu six personnes avant de se suicider. L’examen post-mortem de son cerveau avait révélé des lésions cérébrales « inhabituellement graves » liées à l’ETC.
Le cas de Terry Long, ancien joueur des Pittsburgh Steelers qui s’est suicidé en 2005, était également cité dans la note de Tamura. Long avait été l’un des premiers cas d’ETC identifiés publiquement par le neuropathologiste Bennet Omalu.
La NFL face à ses démons
Cette tragédie relance le débat sur les séquelles du football américain. L’ETC hante la NFL depuis les révélations du Dr Bennet Omalu au début des années 2000. Malgré les protocoles mis en place, la ligue reste confrontée à l’héritage des commotions cérébrales.
Le président Donald Trump a dénoncé un acte de violence « insensé », tandis que la NFL a annoncé un soutien psychologique pour ses employés traumatisés.
Cette attaque souligne les conséquences dramatiques que peuvent avoir les traumatismes crâniens sur la santé mentale des anciens sportifs, même ceux n’ayant jamais évolué au niveau professionnel.
