La malédiction de Valentino Rossi au Mans se poursuit. Pour la deuxième année consécutive, la légende du MotoGP a vu ses espoirs de victoire aux 24 Heures du Mans s’envoler. Sa BMW M4 LMGT3 #46 du Team WRT a été contrainte à l’abandon dans la nuit de samedi à dimanche, victime d’une panne technique.
Un abandon cruel après un début prometteur
Le nonuple champion du monde des Grands Prix moto avait pourtant parfaitement entamé cette 93e édition. Sa BMW #46, qu’il partageait avec Ahmad Al Harthy et Kelvin van der Linde, occupait même la tête de la catégorie LMGT3 en début de soirée, devançant la Porsche #92 et la Ferrari #21.
L’optimisme régnait dans le camp BMW Team WRT après les excellents chronos réalisés lors des qualifications, où Ahmad Al Harthy avait signé le meilleur temps de la catégorie LMGT3. L’équipage semblait avoir toutes les cartes en main pour jouer la victoire.
Une panne technique fatale
Malheureusement, c’est une perte de puissance soudaine qui a mis fin aux ambitions de « VR46 ». Kelvin van der Linde était au volant quand la BMW a commencé à perdre de la puissance, forçant le pilote sud-africain à regagner les stands d’urgence.
Malgré les efforts acharnés des mécaniciens du Team WRT, la voiture a d’abord perdu plusieurs tours dans les stands avant qu’une tentative de retour en piste ne se solde par un abandon définitif. Un scénario cruel pour Rossi, qui voyait une nouvelle fois la victoire lui échapper.
2024-2025 : Deux ans de frustration au Mans
Cette nouvelle désillusion fait écho à l’abandon de 2024, où Rossi avait également dû jeter l’éponge avant le drapeau à damier. L’année dernière, c’est son coéquipier Ahmad Al-Harthy qui avait causé l’abandon de l’équipage après un crash.
Pour un pilote habitué à la victoire – neuf titres mondiaux en MotoGP tout de même – ces deux échecs consécutifs au Mans doivent être particulièrement difficiles à digérer. D’autant que Rossi avait déjà goûté au succès en GT, remportant notamment la catégorie GT3 de Road To Le Mans l’année passée.
L’adaptation difficile de la moto à l’auto
Cette malédiction mancelle illustre la difficulté de l’adaptation de Valentino Rossi au monde de l’automobile. Si le champion italien a montré de belles choses depuis sa reconversion sur quatre roues, les 24 Heures du Mans restent un défi particulier.
La course d’endurance demande une approche totalement différente du sprint moto. La gestion sur 24 heures, la cohabitation avec les coéquipiers, la fiabilité mécanique : autant de paramètres que Rossi découvre encore, lui qui était habitué aux duels de 45 minutes en MotoGP.
BMW Team WRT fragilisé
Cet abandon de la #46 s’ajoute aux problèmes de la BMW #31 de Yasser Shahin, également contrainte à l’abandon après avoir percuté un lapin. Un double coup dur pour BMW Team WRT, qui voyait ses deux chances de succès en LMGT3 s’envoler en l’espace d’une heure.
L’équipe belge de Vincent Vosse, pourtant rompue à l’exercice des GT3 depuis quinze ans, vit un week-end noir au Mans malgré une préparation optimale et des voitures performantes.
Rendez-vous en 2026 ?
À 46 ans, Valentino Rossi ne compte certainement pas en rester là. Le champion italien, qui a fait de la persévérance l’une de ses principales qualités durant sa carrière moto, reviendra très probablement tenter sa chance l’année prochaine.
En attendant, cette nouvelle déconvenue au Mans rappelle que la transition de la moto vers l’endurance automobile reste un exercice périlleux, même pour les plus grands champions. La route vers une première victoire aux 24 Heures du Mans s’annonce encore longue pour « Il Dottore ».