
Les Basques ont fait trembler le tenant du titre jusqu’au bout
LYON – Le Stade Toulousain n’a pas fait dans la dentelle ce vendredi soir au Groupama Stadium. Face à un Aviron Bayonnais venu jouer crânement sa chance, les hommes d’Ugo Mola ont dû puiser dans leurs ressources pour décrocher leur billet pour la finale du Top 14 (32-25). Un succès qui sentait la sueur froide et qui aura eu le mérite de rappeler que rien n’est jamais acquis dans cette compétition, même quand on s’appelle Toulouse.
Segonds, le sniper basque qui a fait mal
La première leçon de cette demi-finale, c’est que Joris Segonds possède un pied en or massif. L’ouvreur bayonnais a transformé 6 pénalités sur 6 tentatives, dont plusieurs missiles longue distance qui ont maintenu son équipe dans le match quand tout semblait perdu. Avec 18 points inscrits au pied, le numéro 10 basque a incarné à lui seul l’espoir de tout un territoire.
Face à cette précision diabolique, Toulouse a payé cash son indiscipline chronique. Les Rouge et Noir ont offert un festival de fautes, culminant avec le carton jaune de Julien Marchand en deuxième période. « Thomas Ramos ne s’y trompait pas lors de son discours à la pause », rappelait d’ailleurs l’arrière toulousain à ses coéquipiers que l’indiscipline les empêchait de dérouler leur jeu.
Ntamack et Graou, les éclairs dans la nuit
Heureusement pour les supporters rouge et noir, quelques étincelles sont venues illuminer cette soirée lyonnaise. L’essai de Romain Ntamack à la 12e minute restera dans les annales : une action collective magnifique initiée par Juan Cruz Mallía, servie à l’intérieur par Flament, qui a permis à l’ouvreur international de conclure malgré un dernier plaquage.
Le second essai toulousain, signé Paul Graou après trois fixations parfaites de Ntamack, Barassi et Ramos, a rappelé pourquoi cette équipe reste la référence du championnat. Mais entre ces deux éclats, ce fut plus laborieux que prévu pour des Toulousains qui semblaient avoir les jambes lourdes.
L’ambiance, seule grande gagnante
Dans les travées du Groupama Stadium, le spectacle était total. Deux virages chauffés à blanc qui se répondaient dans un concert de couleurs et de chants. La retentissante « Peña Baiona » entonnée juste avant la pause et cette autre en fin de rencontre, alors même que le match était plié, ont prouvé que le rugby français peut encore faire vibrer ses supporters.
Du côté toulousain, les chants n’ont jamais cessé non plus, portant une équipe qui en avait bien besoin dans les moments difficiles.
Un carton jaune qui fait débat
L’arbitrage de cette rencontre laissera quelques traces. Le carton jaune infligé à Camille Lopez pour un « en-avant volontaire » a semblé bien sévère. L’ouvreur bayonnais paraissait avoir tenté une interception sur un ballon très bas sous ses poteaux, sans parvenir à le contrôler. Une décision qui a privé Bayonne d’une supériorité numérique méritée au moment où les Basques poussaient.
La finale dans le viseur
Avec ce succès poussif mais précieux, Toulouse se qualifie pour sa énième finale de Top 14. Les hommes d’Ugo Mola retrouveront le Stade de France le 28 juin prochain pour tenter de conserver leur titre face au vainqueur de Toulon-Bordeaux, prévu ce samedi soir.
Mais cette demi-finale aura au moins eu le mérite de rappeler que même les plus grands peuvent trembler. Bayonne, avec ses moyens limités mais son cœur immense, aura prouvé que le rugby reste un sport où tout peut arriver. La magie du Top 14 était bien là, ce vendredi soir à Lyon.
