L’Olympique de Marseille a vécu un cauchemar à Lisbonne. Dominateurs en première période et meneurs au score grâce à Paixão (14e), les Phocéens se sont écroulés après l’expulsion controversée d’Emerson dans le temps additionnel de la première mi-temps (45e+2). Réduits à dix pendant toute la seconde période, les hommes de De Zerbi ont résisté héroïquement avant de craquer. Catamo égalise à la 69ème minute, puis Santos donne la victoire au Sporting d’une frappe déviée par Pavard (86e). Cette défaite 2-1 plonge l’OM à la 18ème place de la phase de ligue avec seulement 3 points en trois matchs. La qualification pour les huitièmes devient très compliquée. Devant 46 766 spectateurs à l’Estádio José Alvalade, Marseille a gâché une performance de premier plan par un manque de discipline fatal.
Une première période maîtrisée
L’OM a débarqué à Lisbonne avec ses certitudes. Leader de Ligue 1 et sur une série de cinq victoires consécutives, Marseille affichait une confiance insolente. Le système en 3-4-2-1 de Roberto De Zerbi a parfaitement fonctionné en première période. Le duo Højbjerg-Vermeeren a contrôlé le milieu, les pistons Weah et Emerson ont multiplié les courses, le trio Greenwood-Paixão-Aubameyang a fait des misères à la défense portugaise.
La domination marseillaise s’est concrétisée dès la 14ème minute. Sur une superbe ouverture d’Aubameyang, Igor Paixão contrôle sur le côté gauche, recoupe dans l’axe et déclenche une frappe enroulée somptueuse qui termine dans la lucarne. Un bijou qui récompense la supériorité phocéenne.
Marseille pousse pour faire le break. Greenwood manque l’occasion du 2-0, repoussé par le gardien Rui Silva. L’OM gère, contrôle, domine. Tout semble sous contrôle. Puis vient la 45ème minute et tout bascule.
Le tournant de l’expulsion
À la 45e+2, Emerson s’infiltre dans la surface et s’écroule après un contact. L’arbitre slovène Rade Obrenovič siffle penalty. L’OM tient son 2-0. Mais la VAR intervient. Obrenovič consulte son écran et revient sur sa décision. Non seulement le penalty est annulé, mais Emerson reçoit un second carton jaune pour simulation. Expulsion.
En quelques secondes, Marseille passe de la perspective du break à l’obligation de tenir 45 minutes à dix. Un retournement de situation terrible qui change radicalement la physionomie du match. L’OM rentre aux vestiaires mené 1-0 mais réduit à dix. Le rêve vire au cauchemar.
La résistance puis l’effondrement
À la mi-temps, De Zerbi sacrifie Greenwood pour faire rentrer le défenseur Murillo. Un choix prudent visant à solidifier l’arrière-garde en passant à cinq derrière. Dès la reprise, le Sporting confisque le ballon et assiège le but marseillais.
Gerónimo Rulli entre dans son match. Le gardien argentin multiplie les arrêts décisifs et maintient son équipe à flot. Cinq parades au total, une performance héroïque face au déluge portugais. Marseille résiste, souffre, s’accroche. Mais la pression est trop forte.
À la 69ème minute, la digue cède. Geny Catamo, entré en jeu quelques instants plus tôt, trompe Rulli du gauche. La VAR valide le but : Pavard couvrait l’attaquant par un mauvais alignement. 1-1. Le scénario redouté se réalise.
L’OM tente de tenir le nul. En vain. À la 86ème minute, une frappe d’Alisson Santos est déviée par le bras de Pavard et trompe Rulli à contre-pied. 2-1. Le coup de grâce pour des Marseillais épuisés qui avaient tout donné.
Les stats qui tuent
Les chiffres confirment le basculement. Le Sporting termine avec 54% de possession contre 46% pour l’OM, 14 tirs contre 10, 7 tirs cadrés contre 3. Les cinq arrêts de Rulli témoignent du siège constant subi par les Phocéens.
Les Expected Goals (xG) racontent une autre histoire : 0.73 pour le Sporting, 0.255 pour Marseille. Des chiffres très bas qui montrent une rencontre pauvre en occasions franches. Le but de Paixão était un exploit individuel improbable. La victoire du Sporting s’est construite sur la conversion d’opportunités de faible qualité et une déviation heureuse.
Une qualification compromise
Avec 3 points en trois matchs, l’OM chute à la 18ème place de la phase de ligue. La qualification directe pour les huitièmes s’éloigne dangereusement. Le prochain match à domicile face à l’Atalanta devient crucial. Un match sans droit à l’erreur pour ne pas hypothéquer définitivement les ambitions européennes.
Cette défaite laisse un goût amer. Marseille a été l’équipe supérieure pendant 45 minutes avant qu’une décision arbitrale controversée ne change tout. La frustration est immense. Mais au-delà de l’arbitrage, le manque de discipline d’Emerson et les choix tactiques prudents de De Zerbi interrogent. La leçon de Lisbonne est cruelle : en Ligue des Champions, la moindre erreur se paie cash.
