Le LOSC a vécu un calvaire européen ce jeudi soir. Menés 0-3 à la pause après une première période catastrophique, les Dogues ont livré une remontée héroïque pour revenir à 3-4. Dans le temps additionnel, Benjamin André égalise à la 97ème minute. Explosion de joie. Puis la VAR intervient et annule le but pour hors-jeu. Défaite 3-4, première de la saison en Ligue Europa. Le président Olivier Létang explose contre l’arbitrage : « J’ai déjà écrit à M. Ceferin, ce qui s’est passé ce soir est incroyable. » La polémique porte sur un penalty non accordé à la 40ème minute sur Fernandez-Pardo malgré un tirage de maillot évident. Le PAOK inscrit le 0-3 juste après. Bruno Genesio assume : « Mes choix n’ont pas été bons. » Mais la frustration est immense après cette soirée de folie au Stade Pierre-Mauroy.
Le naufrage initial (0-3)
Bruno Genesio avait fait tourner son effectif face au calendrier dense (7 matchs en 24 jours). Première titularisation pour le jeune Ugo Raghouber au milieu. Face au PAOK et ses supporters bruyants, Lille a sombré.
Dès la 18ème minute, Soualiho Meïté, ancien Lillois, ouvre le score d’une frappe lointaine. Cinq minutes plus tard, Živković profite d’une défense passive pour faire 0-2. À la 42ème, Konstantelias enfonce le clou. 0-3 à la pause. Les sifflets du public témoignent de la faillite collective.
Genesio n’a pas mâché ses mots : « Première mi-temps indigne du football de haut niveau, une trahison des valeurs du LOSC. »
La controverse arbitrale
Le tournant du match arrive à la 40ème minute. Fernandez-Pardo pénètre dans la surface et est retenu par le maillot par un défenseur grec. Il chute. L’arbitre monténégrin Nikola Dabanović ne siffle rien.
Alerté par la VAR, il consulte les images. Le tirage de maillot est net, prolongé, provoque la chute. Pourtant, Dabanović refuse d’accorder le penalty. Une décision « hallucinante » selon les observateurs. Le PAOK inscrit le 0-3 juste après sur l’action suivante.
À la mi-temps, Olivier Létang interpelle le corps arbitral dans les couloirs. Capté par Canal+, il déclare en anglais : « J’ai déjà écrit à M. Ceferin, ce qui s’est passé ce soir est incroyable. » Une escalade stratégique du président lillois, déjà sanctionné par la LFP fin septembre pour ses critiques envers l’arbitrage français.
La révolte héroïque
Au retour des vestiaires, le LOSC a changé de visage. Galvanisé par le discours de Genesio et l’entrée de Mbemba, Lille part à l’assaut.
Benjamin André réduit l’écart de la tête sur corner (1-3, 57e). Igamane double la mise d’une tête également (2-3, 68e). L’exploit semble à portée de main. Mais André concède un penalty deux minutes plus tard. Berke Özer, « M. Anti-Penalty », détourne la tentative de Živković. Quatrième arrêt consécutif sur penalty en Ligue Europa. Le stade explose.
Trois minutes après, Živković se rachète en marquant dans le jeu. 2-4 (74e). La douche froide. Igamane s’offre un doublé d’une demi-volée somptueuse (3-4, 78e). Les dernières minutes sont irrespirables.
Le dénouement cruel
97ème minute. Dernière offensive lilloise. Situation confuse dans la surface grecque. Tentatives de Mbemba et Mandi repoussées. Benjamin André pousse le ballon au fond. 4-4. Explosion de joie.
La VAR consulte. Plusieurs minutes d’analyse. Verdict : but refusé pour hors-jeu d’André au début de l’action. Un hors-jeu « rageant » et « insignifiant » selon les observateurs. Le stade retombe dans un silence de plomb puis explose de colère.
Le coup de sifflet final scelle une défaite 3-4. Le sentiment d’injustice est total.
Les réactions
Bruno Genesio a navigué entre auto-critique et rancœur. « C’est une grosse déception. Je m’en veux : mes choix n’ont pas été bons ce soir. La première mi-temps est largement insuffisante. »
Sur le penalty non accordé : « Je pense qu’il y a penalty sur Matias, je ne comprends pas trop. Cela a de l’importance car on peut revenir à 1-2. Mais je ne veux pas me réfugier derrière cela. »
Une stratégie de communication réfléchie : assumer la responsabilité tactique tout en validant le sentiment d’injustice.
Les conséquences
Cette première défaite en Ligue Europa place le LOSC dans une position moins confortable. Plus profondément, elle exacerbe les tensions entre Olivier Létang et les instances arbitrales, nationales comme européennes.
Cette soirée restera comme le produit d’une tempête parfaite : effondrement initial, révolte spectaculaire et deux décisions VAR qui ont directement influencé le score. Le but refusé à la 97ème n’était pas qu’une décision défavorable, c’était le déni d’une histoire de rédemption qui s’écrivait en direct.
Le LOSC gardera longtemps les cicatrices de cette nuit de fureur et de frustration.
