La pression monte sur Frédéric Vasseur. Face aux spéculations persistantes de la presse italienne sur son avenir chez Ferrari, le directeur français a haussé le ton à Montréal, dénonçant avec véhémence les « attaques » dont il fait l’objet. Une sortie musclée qui révèle les tensions au sein de la Scuderia.
« Si ces gens veulent faire du mal à l’équipe, ils ont réussi »
Vasseur n’a pas mâché ses mots face aux journalistes canadiens. Visé par des rumeurs d’éviction relayées par la Gazzetta dello Sport et le Corriere della Sera, le Français a dénoncé une campagne de déstabilisation.
« Je ne sais pas ce qui est visé. Je ne comprends pas l’objectif. Peut-être est-ce pour nuire à l’équipe, mais dans ce cas, je ne vois pas l’intérêt », a-t-il déclaré avec amertume. « Si leur objectif est de mettre l’équipe dans cette situation, ils ont atteint leur but. »
Le directeur Ferrari s’est montré particulièrement remonté contre les médias italiens : « Nous sommes dans cette situation tous les jours en Italie et c’est trop. Si nous voulons réussir, nous devons pouvoir travailler dans un environnement sain, et ce n’est pas le cas actuellement. »
Hamilton monte au créneau
Lewis Hamilton, principale recrue de Ferrari pour 2025, a volé au secours de son patron. Le septuple champion du monde a qualifié les rumeurs de « bêtises » et réaffirmé son soutien total à Vasseur.
« J’adore travailler avec Fred. C’est grâce à lui que je suis dans cette équipe et que j’ai eu l’opportunité d’être ici, ce dont je lui serai éternellement reconnaissant », a martelé Hamilton. « Changer le patron ce n’est pas au cœur des discussions pour le moment. Je ne pense pas que ce soit à l’ordre du jour, et ce n’est certainement pas une option que je soutiendrais. »
Le Britannique s’est montré agacé par la tournure prise par les événements : « Ce n’est vraiment pas agréable d’entendre des histoires comme celles-là. Je suis ici pour gagner avec Fred et il a tout mon soutien. »
Domenicali appelle au calme
Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1 et ancien directeur de Ferrari, est également intervenu pour défendre Vasseur. Dans les colonnes de L’Équipe, l’Italien a appelé à laisser « Frédéric Vasseur tranquille ».
« Il fait un super travail et il doit rester concentré et fort sur son objectif. Il doit se déconnecter de la pression extérieure », a déclaré Domenicali. « Je le lui ai dit, et je vous le dis officiellement : je crois en lui. Il ne doit surtout pas tomber dans le piège de faiblir devant ces attaques. »
Des résultats en deçà des attentes
Cette polémique éclate dans un contexte difficile pour Ferrari. Après une fin de saison 2024 prometteuse, la Scuderia accuse aujourd’hui un retard de 197 points sur McLaren au championnat constructeurs. En neuf Grands Prix, l’équipe n’a remporté qu’une victoire en course sprint (Hamilton en Chine) et trois podiums.
Les performances décevantes de Charles Leclerc et Lewis Hamilton ont alimenté les critiques en Italie, où certains médias évoquent même un « ultimatum de trois courses » donné à Vasseur par la direction.
« Mon poste est fragile par définition »
Conscient de sa situation, Vasseur a reconnu la précarité inhérente à son poste. « Mon poste est fragile par définition. C’est comme un entraîneur de foot : on sait que quand on fait ce job, chez Ferrari ou ailleurs, on est exposés », a-t-il admis sur Canal+.
« Je ne suis pas venu en me disant ‘je viens là pour la vie’. J’essaie juste de développer l’équipe, de progresser, de faire des choses, de créer quelque chose. »
Cette crise médiatique révèle la pression énorme qui pèse sur Ferrari, où chaque contre-performance est scrutée et analysée. Pour Vasseur, l’enjeu est désormais de retrouver la sérénité nécessaire pour redresser la barre d’une Scuderia en quête de son premier titre depuis 2008.