La course au Ballon d’Or 2025 vient de connaître un tournant décisif avec la finale de Ligue des Nations qui a vu le Portugal battre l’Espagne. Cette confrontation directe entre deux nations représentées par des candidats majeurs rebat les cartes de la hiérarchie, renforçant la position d’Ousmane Dembélé tout en fragilisant celle de Lamine Yamal.
Désormais, Dembélé consolide son statut de grand favori grâce à son quadruplé avec le PSG et l’absence de contre-performance récente en sélection. Le Français incarne parfaitement le récit de rédemption après des années d’irrégularité, porté par une saison exceptionnelle couronnée de trophées majeurs.
Vitinha, vainqueur avec le Portugal face à Yamal, gagne considérablement en crédibilité et pourrait créer la surprise en s’imposant comme le successeur de Rodri. Cette finale européenne illustre parfaitement l’importance des dernières performances dans une course où chaque détail compte jusqu’à la cérémonie du 22 septembre.
Une édition transformée
Nouveau format d’évaluation
Le Ballon d’Or 2025 sera attribué selon le nouveau format instauré en 2022, évaluant les performances sur une saison complète du 1er août 2024 au 31 juillet 2025 au lieu de l’année civile. Cette modification renforce l’importance des compétitions estivales comme l’Euro 2024, la Ligue des Nations et la Coupe du Monde des Clubs, qui tombent précisément dans cette fenêtre d’évaluation.
Cette évolution temporelle favorise les joueurs maintenant un niveau d’excellence constant sur douze mois plutôt que ceux brillant par intermittence. Les tournois internationaux de fin de saison peuvent désormais offrir une « dernière poussée » décisive pour influencer les votes des 100 journalistes internationaux qui désigneront le lauréat.
Les critères de jugement
Le vote s’appuie sur trois piliers fondamentaux : les performances individuelles, les réussites collectives et la classe/fair-play. Ce triptyque explique pourquoi certains joueurs aux statistiques spectaculaires peuvent échouer sans trophées majeurs, tandis que d’autres avec moins de production offensive mais plus de succès d’équipe se hissent au sommet.
L’influence des récits médiatiques prend une importance croissante avec le retour au vote exclusivement journalistique depuis 2016. Les histoires de rédemption, les prodiges ou les performances marquantes dans les grands moments captent davantage l’attention que les simples statistiques brutes.
Le nouveau leader : Dembélé renforce sa position
Ousmane Dembélé : la résurrection au moment parfait
Ousmane Dembélé consolide désormais sa position de grand favori après les derniers développements internationaux. Sa meilleure saison en carrière avec 33 buts en 45 matchs toutes compétitions confondues prend une dimension encore plus importante, d’autant que la France évite les contre-performances récentes de ses concurrents directs.
Le récit de la rédemption de Dembélé trouve un écho parfait dans cette fin de saison. Après des années d’irrégularité et de blessures, l’ailier français a retrouvé sa forme optimale précisément quand le PSG réalisait son quadruplé historique : Ligue 1, Coupe de France, Trophée des Champions et surtout cette première Ligue des Champions tant attendue.
Dembélé n’a pas seulement participé à ces succès, il en a été l’artisan principal avec 8 buts et 6 passes décisives en 15 matchs de C1, lui valant le titre de Joueur de la Saison UEFA Champions League 2024-25. Ses frappes décisives contre Manchester City, Liverpool et Arsenal ont écrit l’épopée européenne parisienne.
L’absence de déception récente en équipe de France renforce considérablement son dossier face à des concurrents qui ont connu des revers internationaux en fin de période d’évaluation. Cette stabilité dans l’excellence devient un atout majeur dans une course où les dernières impressions comptent énormément.
Lamine Yamal : Le prodige face à la réalité
À 17 ans, Lamine Yamal incarne déjà l’avenir du football mondial. Ses 19 buts et 22 passes décisives toutes compétitions avec Barcelone témoignent d’une maturité technique stupéfiante pour son âge, menant même les Blaugranas aux passes décisives en Liga et en Ligue des Champions.
Le jeune Espagnol a été l’architecte du triplé domestique barcelonais (Liga, Copa del Rey, Supercoupe d’Espagne) tout en guidant les Catalans vers les demi-finales de Ligue des Champions. Sa prestation contre le PSG de Dembélé en quart restera comme l’un des sommets de sa jeune carrière.
L’élément décisif de sa candidature reste sa victoire à l’Euro 2024 avec l’Espagne, où il a décroché le prix du Jeune Joueur du Tournoi. Cependant, la défaite récente de l’Espagne face au Portugal en finale de Ligue des Nations vient ternir légèrement son bilan international de fin de saison. Cette déception face au Portugal de Vitinha, autre prétendant au Ballon d’Or, pourrait peser dans un vote où les dernières performances comptent énormément.
Les outsiders à considérer
Vitinha : de l’ombre vers la lumière
La victoire du Portugal en finale de Ligue des Nations propulse Vitinha dans une position inattendue de sérieux prétendant. Le milieu de terrain portugais, longtemps considéré comme un outsider, bénéficie désormais d’un double succès retentissant : quadruplé avec le PSG et triomphe européen avec le Portugal.
Cette finale face à l’Espagne de Yamal prend une dimension symbolique majeure. Vitinha démontre que son influence dépasse les statistiques brutes (7 buts et 3 passes décisives pour le PSG) et que sa précision de passe exceptionnelle (93,6% en C1, 93,8% en Ligue 1) se traduit par des victoires concrètes dans les grands rendez-vous.
Son profil de « maestro » indispensable rappelle celui de Rodri, vainqueur 2024, ouvrant la voie à une nouvelle reconnaissance des milieux de terrain dans l’attribution du Ballon d’Or. L’entraîneur parisien le compare directement au médaillé espagnol, soulignant son rôle de métronome dans le succès collectif.
Cette finale de Ligue des Nations pourrait marquer le tournant de sa candidature, transformant un outsider respecté en véritable alternative aux favoris établis.
Kylian Mbappé : l’épée à double tranchant
Mbappé présente le paradoxe le plus fascinant de cette course. Ses 42 buts en 55 matchs lors de sa première saison madrilène constituent des chiffres de champion, établissant même un record du Real Madrid pour une première saison.
Cependant, l’absence de trophées majeurs plombe considérablement ses chances. Malgré sa brillance individuelle, le Real n’a remporté que la Supercoupe d’UEFA et la Coupe Intercontinentale, échouant en Liga face à Barcelone et en quart de Ligue des Champions. Cette situation illustre parfaitement l’importance des réussites collectives dans les critères du Ballon d’Or.
Sa 3e place en Ligue des Nations avec la France n’arrange pas son bilan international, créant un contraste saisissant avec les candidats ayant remporté des trophées majeurs. Mbappé démontre qu’excellence individuelle ne suffit plus sans succès collectif substantiel.
Mohamed Salah : le roi solitaire de Premier League
Mohamed Salah vit « l’une des meilleures saisons de sa carrière » avec 29 buts et 18 passes décisives en Premier League, lui offrant son deuxième titre de Joueur de la Saison et le plaçant en tête de la course au Soulier d’Or européen.
L’Égyptien a porté Liverpool vers un 20e titre de champion d’Angleterre historique, égalant un record absolu. Ses 46 contributions directes aux buts en 35 matchs de championnat reflètent une domination totale du football anglais.
Néanmoins, l’élimination précoce en 8e de finale de Ligue des Champions constitue un handicap majeur explicitement reconnu comme nuisant à ses chances. Cette faiblesse européenne face aux candidats ayant brillé en C1 pourrait coûter cher dans un vote où le prestige continental pèse lourd.
Les candidats émergents
Raphinha : la métamorphose Barcelonaise
Raphinha illustre parfaitement le pouvoir transformateur d’une grande saison. Passé de joueur en instance de départ à « l’un des attaquants les plus dangereux d’Europe », le Brésilien a signé 34 buts et 2 passes décisives en 57 matchs avec Barcelone.
Ses 18 buts en Liga et surtout ses 13 buts en 14 matchs de Ligue des Champions le positionnent comme le joueur le mieux noté de Liga. Artisan du triplé domestique barcelonais aux côtés de Yamal, il a prouvé sa capacité à briller dans les grands rendez-vous.
Cependant, les « difficultés du Brésil au niveau international » le relèguent au rang d’outsider selon les experts. Cette faiblesse souligne l’importance cruciale des performances en sélection nationale pour prétendre aux plus hautes distinctions.
Les surprises potentielles
Robert Lewandowski (36 ans) refuse de se résigner avec 42 buts et 5 passes décisives pour Barcelone, déterminé à obtenir une reconnaissance après son éviction de la liste restreinte 2024. Erling Haaland reste dans toutes les conversations grâce à sa machine à buts, tandis que Jude Bellingham continue d’impressionner au Real Madrid.
L’effet « quadruplé PSG » propulse également plusieurs coéquipiers de Dembélé dans les discussions : Nuno Mendes a vu ses cotes bondir après ses succès en C1 et Ligue des Nations, Khvicha Kvaratskhelia figure dans les classements de puissance, et Désiré Doué décroche même le titre de Jeune Joueur de la Saison en Ligue des Champions.