Qui aurait misé un euro sur Al-Hilal avant ce 8e de finale ? Pratiquement personne. La victoire de Manchester City contre Al Hilal avait une probabilité de 78% selon les bookmakers. Mais le football a ses propres lois, et ce mardi matin à Orlando, elles ont souri aux hommes de Jorge Jesus dans un scénario digne d’un blockbuster hollywoodien.
City maître du ballon, esclave du score
La première période avait pourtant tout du récital attendu. Manchester City dominait de la tête et des épaules, multipliant les occasions face à un Yassine Bounou inspiré qui repoussait tout ce qui passait à sa portée. Le portier marocain repoussait une frappe dangereuse de Savinho qui n’arrivait pas à transformer le caviar d’Erling Haaland (24e). Juste derrière, l’ancien du Séville FC détournait la frappe d’lkay Gündoğan (29e), la tête de Joško Gvardiol (30e) ou encore la volée de Jérémy Doku (38e).
Bernardo Silva trouvait logiquement l’ouverture dès la 9e minute sur un service parfait de Gündoğan, récompensant la domination stérile des Sky Blues. À ce moment-là, tout semblait écrit d’avance. Al-Hilal peinait à sortir de son camp, se contentant d’une tête de Marcos Leonardo largement au-dessus.
Orlando en feu : 44 secondes pour tout changer
Mais le football allait nous offrir un second acte complètement dingue. Il n’en fallait pas beaucoup à Al-Hilal pour revenir. Exactement 44 secondes pour que Malcom et Joao Cancelo sèment la zizanie côté droit et que Marcos Leonardo reprenne victorieusement de la tête (1-1, 46e).
Le réveil brutal ! Six minutes plus tard, c’était même la douche froide complète. Sur un contre lancé par Joao Cancelo, Malcom filait droit au but et ajustait Ederson Moraes sur la droite (2-1, 52e). Le Hard Rock Stadium explosait, les supporters saoudiens n’en croyaient pas leurs yeux.
Haaland réveille les morts, Al-Hilal refuse de mourir
Pep Guardiola ne pouvait pas laisser passer ça. Ses ajustements tactiques portaient rapidement leurs fruits quand Erling Haaland tirait son épingle du jeu pour remettre les compteurs à zéro (2-2, 55e) après un cafouillage dans la surface saoudienne. Le géant norvégien montrait une fois de plus qu’il ne fallait jamais l’oublier.
Mais Al-Hilal n’était pas venu en Floride pour faire de la figuration. En prolongations, le festival continuait de plus belle. Rapidement Al-Hilal virait en tête sur une tête de Kalidou Koulibaly (3-2, 94e) mais Phil Foden allait égaliser avant la mi-temps des prolongations (3-3, 104e).
Marcos Leonardo tue Guardiola à la 114e
L’épilogue était signé par l’homme du match. À la 114e minute, alors que les penalties se profilaient, Marcos Leonardo surgissait dans la surface pour crucifier définitivement Ederson et envoyer Al-Hilal en quarts de finale. Un but qui restera gravé dans les mémoires et qui fait du Brésilien de 22 ans le héros inattendu de cette soirée magique.
Autopsie d’un massacre annoncé
Comment Al-Hilal a-t-il réussi cet exploit ? Plusieurs facteurs expliquent cette performance XXL :
La solidité défensive de Bounou : Le portier marocain a repoussé l’essentiel des 15 tirs cadrés de City en première période, maintenant son équipe à flot quand tout semblait perdu.
L’expérience européenne : Al Hilal dispose d’un effectif assez solide où nombre de joueurs présents ont déjà fait leurs armes en Europe. On pense bien sûr au défenseur central Koulibaly, au portier international marocain Bono, au meneur de jeu Milinkovic-Savic (ex-Lazio Rome), à l’ancien Barcelonais Malcom, à l’ancien Marseillais Renan Lodi et à l’ancien latéral de Man City Joao Cancelo.
La contre-attaque létale : Jorge Jesus avait parfaitement préparé ses joueurs à exploiter les espaces laissés par la défense haute de Guardiola.
Pep au tapis, City dans le rouge
Pour Manchester City, c’est un coup de tonnerre. Après une phase de groupes parfaite avec 13 buts marqués en 3 matches, les hommes de Pep Guardiola croyaient tenir leur tournoi. Après une dernière saison compliquée, le club mancunien se savait très attendu dans ce tournoi et comptait sur cette compétition pour éviter une saison blanche.
L’élimination précoce pose de sérieuses questions sur l’avenir proche des Citizens, qui traversent une période de turbulences depuis plusieurs mois. Guardiola devra rapidement trouver les solutions pour relancer une machine qui semble grippée dans les moments cruciaux.
Al-Hilal écrit sa légende, l’Arabie saoudite explose
Avec cette victoire 4-3 au bout du suspense, Al-Hilal rejoint Fluminense en quart de finale et devient le seul représentant asiatique encore en lice dans la compétition. Un parcours historique pour le club de Riyad qui confirme la montée en puissance du football saoudien sur la scène internationale.
